Retrouvaille [pv Marcus V. Kurtner]

Je me glisse sans bruit hors de ma chambre. La refermant soigneusement derrière moi. Dans le reste de la maison, le bruit des conversations et des couverts résonnent. Donnant de la vie à la maison. Mais je n'y prête pas attention. Ces choses, je m'en coupe en m'isolant dans ma chambre. Ma veste en cuir sur le dos, je sors sans un mot hors de l'habitation. Marquant un temps d'arrêt à regarder la nature qui m'entoure.
Depuis peu les jours commencent à se rallonger, et la pluie laissent place au soleil. Bon c'est pas encore le temps à sortir en t-shirt, mais cela est déjà mieu.. Je me mets en marche, sachant d'avance là où je dois aller. Il est dans les midi, donc tous le monde ou presque doivent être en train de manger. A part ceux comme moi qui n'ont pas faim. J'ai très peu de chance de croiser du monde à la salle commune. Parfait.

Je pousse le battant, laissant apparaitre la grande salle où tous peuvent aller. La baie vitrée s'ouvre sur le lac, ainsi que les alentours. De nombreux fauteuils sont disposés un peu partout dans la pièce, ainsi que des tables et quelques étagères avec des magazines. Je vais ouvrir une des fenêtres, m'accoudant à celle-ci, regardant les bois. Cela fait un mois que remonte la rencontre avec Marcus. Un mois que je sais que c'est un loup, un loup qui a voulu me tuer.
Mais bizzarement ce n'est pas cela qui hante mes nuits. Non, les sensations de la nuit à Marseille viennent m'envahir. Me laissant un goût acre dans la bouche, et le besoin d'aller me doucher..

Le bruit de pas me stoppe dans mes pensées.

Les premiers jours de soleil après un long hiver comptaient parmi les plus belles journées pour Marcus. Il faisait encore frai, mais les rayons réchauffaient la peau et on savait que les beaux jours ne tarderaient pas à arriver.
C’est pour profiter de cette belle journée et se remettre de sa blessure maintenant cicatrisée que le jeune homme c’était levé tôt. Il avait marché jusqu’aux limite du domaine, et vers midi, il était revenu vers le hameau. Il était passé à l’épicerie piquer deux trois choses à grignoter, et il s’assit sur une pierre pour manger au calme. La vue du lac du haut de cette pièce était splendide, et il pouvait être au calme en lisant son livre.
Le jeune homme se leva du rocher où il avait grignoté, pris une pomme et se dirigea vers la salle. Un légère brise faisait voler sa chemise qui avait enfile pour faire office de veste et caresser son corps à travers son t-shirt blanc.
Il entra dans le bâtiment, ouvrit la porte de la salle et se stoppa. Il sentait qu’il y avait quelqu’un dans la salle. Pas besoin de la ou la voir, il la sentait. Il connaissait ce parfum… Lili.
Soudain, il hésita. Cela faisait un mois qu’il avait attaqué la jeune fille, et ensuite, il ne l’avait pas vu. Il l’avait croisé, il s’était souri, mais rien de plus. En fait, il l’évitait. Il avait peur d’elle, de sa rection après avoir vu sa vraie nature. Même si elle semblait ne pas y prêter attention, il ne savait pas comment faire après ca. Mais il était temps qu’il lui reparle.
Marcus respira profondément, entra dans la salle. Passé un âge, il faut affronter ses problèmes, et pas les fuir.

Les pas s'approchent de plus en plus, alors qu'ils avaient marqués un temps d'arrêt quelques instant avant. Je me tourne vers là où devrait arriver la personne. Et encore si il me trouve c'est coup de chance, car je suis quand même bien cachée entre ces deux rayonnages. Mais c'est quelqu'un de familier qui apparait sous mes yeux.
Marcus. Mon corps se détent un peu, alors qu'un sourire de bienvenue vient éclairer brièvement mes lèvres. Je me détourne quelques instants de lui, refermant un peu la fenêtre. Pas complètement, car j'aime sentir cette brise printanière entrer dans la pièce. Puis après avoir fait quelques pas je salue le jeune homme:

Salut! Que fais-tu là?

C'est vrai que normalement il devrait être en train de manger. Je ne lui reproche rien, car je suis quand même contente de pouvoir lui parler. Je n'ai fais que de le croiser depuis la première fois. Je croise mes bras sur ma poitrine, tous en lui demandant:

Au faite, ton épaule va mieu? Où es-tu toujours puni?

Quand Lili voit le jeune homme, elle sourit. Un sourire tout simple, fugitif, mais Marcus le voit et il sait qu’elle ne lui en veut pas. Il lui sourit en retour et ferme la porte derrière lui. Il ne regarde même pas par la fenêtre pour admirer le paysage. Il ne regarde que l’adolescente.

Salut! Que fais-tu là? Au fait, ton épaule va mieux? Ou es-tu toujours puni?

Marcus sourit de plus belle.

Non, ça va beaucoup mieux, répond t il en faisant jouer l’articulation de son épaule, mais j’ai décider de pas recommencer trop vite pour éviter de me reblesser par dessus. Mais toi tu vas bien.

Cette question anodine sembla laisser perplexe la jeune fille. Elle paraissait soudain très fatiguée, en manque de sommeil total. Elle s’assit sur un fauteuil, et regarda par la fenêtre un long moment. L’ancien soldat compris qu’elle n’allait pas si bien que ça. Et il reconnaitrait ces symptômes entre tous, pour avoir eut les même pendant longtemps, et pour les avoir encore par moments.

Des cauchemars, c’est ça ? interrogea Marcus.

Non, ça va beaucoup mieux. Il fait jouer quelques instants son épaule. Celle qui était blessée, mais j’ai décider de pas recommencer trop vite pour éviter de me reblesser par dessus. Mais toi tu vas bien?

Il avait refermé la porte. D'un côté on saura quand du monde arrivera. Mais pour moi c'est comme s'enfermer dans une cage.. Même si le stresse est atténué par le début de confiance qui se tisse entre Marcus et moi.
Sa question me prends un peu au dépourvu. Je me mords la lèvre en réfléchissant à ce que je pourrais dire. Mensonge ou vérité? La complication ou la facilité? Je me laissai tomber sur un fauteuil, ressentant la fatigue que j'avais accumulé durant ce mois-ci. Ajoutée à celle des précédents...
Mon regard vient s'échapper par la fenêtre ouverte, s'inondant dans l'immensité verte. Mais la voix du jeune homme m'oblige à retourner dans la réalité.

Des cauchemars, c’est ça ?

Je me tourne vers Marcus, étonnée. Il a deviné cela seulement en regardant ma réaction? Est-ce que je suis à ce point ce qu'on appele un livre ouvert? Puis finalement je décide de lacher un peu prise.

Oui. C'est des cauchemars...

Malheureusement je ne peux pas aller plus loin..

Elle ne dirait rien de plus, Marcus le sentait. Depuis le début il savait que cette fille cachait quelque chose de très lourds à porter, mais il ne la jugeait pas. Il n’était pas en position de le faire, lui-même avait trop de chose à cacher, et des choses souvent inavouable, comme le fait qu’il avait été formé à torturer des gens, ou bien que la raison pour laquelle il avait faillit être mis en prison était qu’il avait frappé presque à mort un vendeur de magasin d’alcool. Il n’était pas en position de juger.

Il décida donc de changer de sujet, il croqua donc dans sa pomme et s’assit sur un une table en regardant la jeune fille. Il allait lui redonner le sourire, il se le promit.
Elle avait changé depuis la dernière fois. Il ne savait as vraiment comment, mais il la trouvait différent, moins sauvage, mais pourtant toujours aussi indépendante. Un pu comme ces animaux sauvage que l’on essaye d’adopter, qui reste prés de nous, mais avec qui on sait parfaitement qu’ils peuvent partir à tout moments…Marcus se surpris à se demander quel était son animal.

_ »Tu veux faire quelque chose cet aprèm ? »

Il avait posé la question naturellement, pour engager la conversation.

_ »Parce que moi je me vois bien rester ici à lire ou à discuter avec une amie si j’en trouve une »

Sur ce, il lui sourit et s’assit dans un canapé en face de la baie vitrée.

Il ne fais rien pour en savoir plus. Et cela me touche. Est-ce qu'on a tant de point commun? Car j'ai l'impression qu'il comprend toute mes réactions. Le jeune homme s'assit sur le bord de la table, tous en croquant dans une pomme qu'il avait sortit dont je ne sais où. Ou c'est moi qui est pas fait attention comme d'habitude. J'ai l'impression que le bruit du fruit qui est croqué résonne dans le silence qui s'est crée.

Tu veux faire quelque chose cet aprèm ?

Franchement j'en avais aucune idée. Je n'avais rien prévu d'exacte, et Marcus était venu chamboulé un peu tous ceci. Me donnant l'opportunité de me vider la tête. Ce qui est rare que je troue quelqu'un capable de le faire. Quoique quand je suis métamorphosé cela marche bien aussi...
Il me laisse quelques instant pour répondre, puis il reprend la parole, toujours aussi tranquillement.

Parce que moi je me vois bien rester ici à lire ou à discuter avec une amie si j’en trouve une

Il me sourit, faisant de l'ironie. Masquant mon amusement, je croise mes bras sur ma poitrine, tous en me levant du fauteuil. Alors que lentement, je m'approche de lui. Mes yeux sont sur lui. Maintenant l'étau de la peur a disparu, me donnant une imprssion de légèreté, que j'ai rarement ressenti. Et cela fait du bien.
Je vois sa pomme au creux de sa paume. Un idée germe dans mon esprit, qui plusieurs mois avant n'aurait surement jamais vu le jour. D'un mouvement, je recupère le fruit, un sourire joueur étire mes lèvres. Je recule de quelques pas. Mon dos vient se reposer contre un mur.

Une amie? Tu n'en pas encore trouvé?

Est-ce que Marcus va prendre la prise d'otage de sa pomme bien, ou non?

Il se lève, le sourire toujours aux lèvres. Super, il a compris mon état d'esprit. Au début, j'ai eu un peu peur qu'il le prenne mal. Après tous, je ne le connais pas encore très bien. Même si je ne doute pas que cela pas durer.

Aurais je vexé sa majesté au point qu’elle me vole ma seule nourriture?

Et il tend le bras. Il croyait m'avoir, mais ce n'est pas le cas. Ses doigts ne font que d'éffleurer ma taille. Mais il n'en reste pas là. Pendant plusieurs minutes, il s'en suit une course-poursuite entre les tables, les fauteuils. Finalement Marcus arrive à refermer ses bras sur moi, mais équilibre perdu, nous nous écroulons dans un canapé. Heureusement là pour nous éviter une chute douloureuse sur le sol. Il me demande:

Ma pomme s’il vous plait.

Je me rends bien compte du poids du jeune homme au dessus de moi. Mais j'ignore le goût de cendre qui m'envahit la bouche. Je croque dedans, la remplacant par un goût sucré. Le souffle, haché de mon ami vient balayer mon visage. Je sens les mains qui m'empèche de bouger. Mais j'ignore les flash qui commencent à m'envahirent. Non, cela fait trop longtemps que je vis dans la peur.

Je crois que j’ai trouvé avec qui passer mon après midi.
Ah oui? Et qui c'est?

Je mords une nouvelle fois dans la pomme, puis la tend au garçon.

Elle est vraiment bonne ma pomme. T'en veux?

Il y a moins de pression autour de mon corps. Cela atténue le noeud de mon estomac. Est-ce que je vais pouvoir bientôt dormir tranquille la nuit? Après s'être mit debout, il tend la main vers moi, surement pour m'aider à me relever.

Non c’est bon, finit-la. J’ai déjà mangé. Mais alors que je me dis que je vais peut être mangé quelque chose se midi. La pomme disparait de mes doigts, se retrouvant entre ceux de Marcus qui dit:Quoique…. Il croque bien dedans, fière de son coup.
Je le regarde, totalement étonnée. Je me m'assois, ne le quittant pas des yeux. Il a cru pouvoir me faire cela à moi? C'était mon idée au début. Lentement, je me retrouve accroupis sur le canapé, mais le jeune homme ne semble pas y prêter attention. Il est sure de lui.

Ah oui, dit elle, tu veux jouer à ça ?

Je bondit, voulant récupérer mon fruit. Sauf que Marcus perd l'équilibre, et tombe. Moi avec. Grâce à lui, ma chute n'est pas trop violente. Mais je me retrouve sur lui, les jambes de chaque côté de son torse. Je lis de l'étonnement dans ses yeux. Et je le comprends. Même moi je me demande de comment je fais pour être là. Je prends une inspiration, et là je trouve cette situation vraiment cocasse.
Donc, je penche légèrement la tête sur le côté, moqueuse.

Et bien Marcus, dis moi cette fracture t'aurais rendu guimauve tes muscles?

Toujours assis sur sa poitrine, Lili s’approche de lui et penche la tête. D’un air moqueur elle dit

_ Et bien Marcus, dis moi, cette fracture aurais rendu guimauve tes muscles ?

En la regardant, il remarque qu’elle semble vraiment s’amuser de cette situation.

_ Je dois avouer que j’ai peut être, je dis bien peut être un peut perdu. Toi par contre, tu semble avoir
continué à t’entrainer, d’après ce que je pus voir.

Mais alors qu’elle sourit, touchée par cette remarque, elle dessert son étreinte. Marcus profite de cette occasion pour la renverser sur le coté et s’assoir à coté de l’adolescente allongée au sol.
Il se penche vers le visage de la jeune fille, doucement, et lui murmure à l’oreille.

_ Par contre, tu n’es pas assez concentrée.

Il la regarde se retourner sur le dos et regarder le plafond.

Oui, elle a bien changé, elle semble mieux. Comme si quelque chose qui l’empêchait de vivre s’était brisé en elle et laissant apparaitre toute sa vitalité. Elle revivait.
Mais lui, était-il capable de faire la même chose. Il se sentait mieux depuis qu’il était ici, plus calme, il arrivait à comprendre son autre nature, mais les cauchemars le poursuivait tout le temps, même si il s avaient tendance à s’estomper depuis que le professeur l’avait recueillit. Une partie de son être lui disait de se laisser aller, de revivre, au milieu de personne le comprenant, et qu’il était capable de vivre avec sa nature ambivalente. Mais une autre partie lui disait au contraire de toujours être sur ses garde, pour que les accidents ne se reproduisent plus jamais.

Je dois avouer que j’ai peut être, je dis bien peut être un peut perdu. Toi par contre, tu semble avoir continué à t’entrainer, d’après ce que je pus voir. Cela me touche, mais je n'ai pas le temps de le remercier que déjà il m'a repoussé. Alors que quelques secondes plus tôt c'était moi qui avait la position de force. Là je me retrouve la face contre terre. Je souffle, arrivant nullement à repousser les mèches de cheveux qui me cache la vue. Un souffle vient effleurer ma joue:
Par contre, tu n’es pas assez concentrée.

Pas assez concentrée, pas assez concentrée. C'est surtout que je suis un poids plume! Mais bon, je ne suis pas mauvaise joueuse. Je ne fais quand même pas faire la tête pour cela.
Je sens son regard sur moi, alors que je mets sur le dos. Puis je m'assis, entourant mes jambes de mes bras. Comme pour me punir, un froid intérieur m'envellope. Et là je sais que ce n'est pas fini. Même si pendant plusieurs minutes la peur avait presque disparue, j'ai encore du boulot devant moi, me donnant l'impression que je vais bientôt devoir plonger du haut d'une falaise, un sac sur le dos. Sois celui-ci est un parachute qui me sauve d'une chute douloureuse. Ou je fini encore plus abimée que je ne le suis déjà.
Je tourne ma tête vers Marcus. L'amusement qui nous entourait à disparu. L'air est plus lourd. Remplie de nos pensées sombres confondues. Les yeux du jeune homme sont plongés dans des pensées. Pensées du présent ou du futur? Maintenant que j'y pense, qu'est-ce qui a bien pu lui arriver? Tous ceux qui arrive ici on souvent un pactage souvent lourd à porte. Et je ne doute pas que cela a un rapport avec l'armée.


Mais toi aussi tu as eu des cauchemars recemment non?

Le simple fait de le mentionner me donne la chair de poule, en me disant que cette nuit sera comme les autres.

Quand Lili posa cette question, Marcus part soudain très
loin dans se pensée. Quelque part en Afghanistan, il y a moins d’un an, dans un
cave. Toutes les émotions le surprennent.
S’en souviens précisément. Peut être trop précisément par ailleurs.
Chaque sensation est marquée à jamais dans son esprit. L’odeur du sang, celle
de la peur, le vent sur sa peau, la sensation de ses rangers dans la terre
battue. Rien ne s’est effacé.


Marcus secoue la tête et regarde Lili en face de lui. Il sait
qu’il peut lui parler. Il respire un grand coup et se met à parler.


_ Tu sais que j’ai été militaire ?


La jeune fille hoche la tête.


_ J’étais dans ce que l’on appelle la section de renseignement.
Rien à voir avec des agents secrets ou des trucs du genre. Mon boulot était d’interroger
les prisonniers. Et pas vraiment comme on fait au poste de police. On m’a formé
à torturer les gens.


Il s’arrêta un moment.


_ Je venais d’arriver à mon camp en Afghanistan quand mon supérieur
est venu me chercher. Une patrouille venait de trouver une voiture pleine d’explosifs
et avait arrêté tout ses occupants. Ils voulaient que l’on les interroge. Quand
je suis arrivé, l’interrogatoire avait commencé. Les trois captifs était
attachés au fond d’une cave, en sang. Mon supérieur m’a dis d’y aller et de
faire mon boulot. Mais le sang était partout et son odeur me montait à la tête.
J’avais du mal à penser, à me concentrer. La suite est trouble. Des cris, une
porte qui claque. Puis je me suis réveillé à l’hôpital. Ensuite le prof est
venu, m’a expliqué que je n’étais pas le seul dans ce cas, et je me suis décidé
à venir ici.


Il ne dit rien durant un long moment. Il n’osait pas
regarder la jeune fille en face. Elle était la seule avec le Docteur à savoir.
Il fixa ses pieds pendant une éternité, en silence. Puis il déclara


_ Tu te souviens de se que j’ai dit la dernière fois sur les
trucs affreux. Bah ça ce n’est qu’une partie de ce que j’ai pus faire. J’étais
parti à l’armée puis fuir mon passé violent, et là, on me donne comme travail
de faire ce que je faisais avant. Tout cela m’a dégouté, j’ai décidé ce jour là
de ne plus blesser la moindre personne. Et je t’ai blessé toi.


Il leva la tête et regarda enfin la jeune fille dans les
yeux.

Il secoue la tête, comme si il sort d'un mauvais rêve, ce qui doit être le cas. Puis il me demande:

Tu sais que j’ai été militaire ?

Je réponds à l'infirmatif, sans tous fois desserer les lèvres. Marcus reprend, fixant ses chaussures avec attention:

J’étais dans ce que l’on appelle la section de renseignement. Rien à voir avec des agents secrets ou des trucs du genre. Mon boulot était d’interroger les prisonniers. Et pas vraiment comme on fait au poste de police. On m’a formé à torturer les gens. Je venais d’arriver à mon camp en Afghanistan quand mon supérieur est venu me chercher. Une patrouille venait de trouver une voiture pleine d’explosifs et avait arrêté tout ses occupants. Ils voulaient que l’on les interroge. Quand je suis arrivé, l’interrogatoire avait commencé. Les trois captifs était attachés au fond d’une cave, en sang. Mon supérieur m’a dis d’y aller et de faire mon boulot. Mais le sang était partout et son odeur me montait à la tête. J’avais du mal à penser, à me concentrer. La suite est trouble. Des cris, une porte qui claque. Puis je me suis réveillé à l’hôpital. Ensuite le prof est venu, m’a expliqué que je n’étais pas le seul dans ce cas, et je me suis décidé à venir ici.


Il s'arrêta de nouveau. Mais les secondes semblent s'étendre dans le silence. Mais je n'eus nullment l'idée de le presser. On avait le temps, et puis ce genre de chose sont trop importante pour être raconté comme cela.

Tu te souviens de se que j’ai dit la dernière fois sur les trucs affreux. Bah ça ce n’est qu’une partie de ce que j’ai pus faire. J’étais parti à l’armée puis fuir mon passé violent, et là, on me donne comme travail de faire ce que je faisais avant. Tout cela m’a dégouté, j’ai décidé ce jour là de ne plus blesser la moindre personne. Et je t’ai blessé toi.


C'est seulement à ce moment là, qu'il lève les yeux vers moi. Là je sais que je dois dire quelque chose. Mais je ne sais pas manier les mots. Comment lui faire comprendre que déjà seulement le faite qu'il m'est raconté cela, alors que très peu de personne soit au courant me touche énormement. Lentement j'étends mes jambes devant moi, et prend appuie sur mes mains que je pose derrière moi. Cela m'empèche t'aller tordre mes doigts alors que les mots viennnent passer le barage de mes lèves, quelques instants plus tard. Et je ne le quitte pas des yeux:

Des gens peuvent dire qu'on a toujours le choix. Or je ne suis pas d'accord. Parfois, des paramètres nous empèche de mettre nos envies, nos rêves en exécution. Donc d'une certaine façon ce n'est pas de ta faute, si tu as dû apprendre cet art mortel. Je ne peux reprimer une grimace en me rendant compte de la métaphore que je viens d'utiliser. Mais je reprends:En plus, je ne pense pas que l'armée t'a pas laissé les choix.

Mes yeux vont aller fixer le dehors. Les mots se sont arrêté, alors que j'hésite à sortir ce que je pense. Puis en prenant une boufée d'air, alors qu'un sourire fantôme étire mes lèvres je reprends:

Tu crois m'avoir blessé Marcus? Et ben oui tu m'as blessé. Pas que cela soit sans importance pour moi, mais c'est juste que ma blessure au bras a disparu. Il ne reste plus rien. Et les souvenirs qui me hante n'ai pas ce qui c'est passé dans les bois. Pour moi, tu es le seul gars qui ne m'a pas blessé psycologiquement. Hors pour moi c'est pire que tous car ces blessures ne guerissent que très lentement, et sont souvent encore présentes..

Je me tais, voulant laisser les mots marqués leurs effets. Et voir comment le jeune homme va réagir.

Tu crois m'avoir blessé Marcus? Et
ben oui tu m'as blessé. Pas que cela soit sans importance pour moi, mais c'est
juste que ma blessure au bras a disparu. Il ne reste plus rien. Et les
souvenirs qui me hante n'ai pas ce qui c'est passé dans les bois. Pour moi, tu
es le seul gars qui ne m'a pas blessé psychologiquement. Hors pour moi c'est
pire que tous car ces blessures ne guérissent que très lentement, et sont
souvent encore présentes..


Lili s‘arrête après
avoir parlé un long moment. Marcus la regarde sans rien dire pendant un moment.
Il ne sait pas vraiment à quoi s’attendre. Mais il se doute que l’histoire qui
va suivre soit l’enfance heureuse d’une petite fille. Personne ici ne racontait
ce genre d’histoire pour la simple et bonne raison que personne n’avait vécu
cette belle histoire. Il y avait ceux qui avaient perdu la mémoire, ceux qui
avait tué et ceux qui était traumatisé. Ou les trois à la fois. La luxuna ne
laissait jamais indifférent.


_ Si tu ne veux pas m’en parler, je ne t’oblige pas, dit le
jeune homme.


Il disait cela pour la rassurer, mais au fond il mourrait d’envie
d’entendre son histoire. Depuis leur rencontre, Lili ne cessait de fasciner l’ancien
militaire. Elle était à la fois forte et complètement détruite, entièrement autonome
et mature, mais avec l’air d’une gamine
perdue.


Il posa sa main sur sa cuisse et lui sourit.


_ Rien ne t’y oblige tu sais.

Si tu ne veux pas m’en parler, je ne t’oblige pas.

Les mots de Marcus me rassurent. Il comprend que c'est dur d'en parler, même si je doute pas que comme tous le monde la curiosité est présente. Je sens la main du jeune homme se poser sur ma cuisse, geste qui me rappel encore le passé.

Rien ne t’y oblige tu sais.

Lentement j'attrape sa main, la retirant de là où elle se trouvait. Mais je la garde. Je la regarde quelque instant. Cette main a l'air quand même bien grande par rapport à la mienne. C'est les regardant que je commence mon récit. Et je ne m'arreterai pas avant la fin.

Donc comme je te l'ai dis, je suis arrivée à Marseille. De nuit, avec nul souvenir comme bagage. J'ai dû trouver refuge dans les quartiers pas bien fréquantables de la ville. C'est un gars, Fred, qui tenait un resto-bar qui voulut bien me faire travailler en tant que serveuse. Tous en me logeant. Un rictus vient étendre mes lèvres. Bien sur les soirs les clients un peu bourrés essayaient de me toucher. Rapidment j'appris à les éviter. Mais pas les coups de Fred lorsqu'il avait trop bu. Un soir, sans faire exprêt j'ai muter. Sauf que mon patron est rentré. Il y a laissé deux doigts. Suite à cela il m'a fais du chantage, allant toujours plus loin. Jusqu'au jour...
Je marque un bref arrêt, laissant les images m'envahir.
Il m'a violé. Mais alors qu'il dormais, une rage sans non m'a pris est je l'ai tué dans son sommeil. Je serre instinctivement mes doigts. De nouveau je me suis enfuie, avant d'être attrapé par la police. C'est le Professeur qui m'a trouvé dans une maison pour jeuen délinquants.

Je me tais. J'ai l'impression d'avoir couru pendant des heures, complétement moulue. Sentant les larmes qui coulent, le plaque mes mains, ainsi que sans faire expret, celle de Marcus sur mon visage.

Elle plaque ses mains sur son visage. Marcus sent l’humidité
des larmes qui coulent sur ses joues. Il avait tout imaginé, mais pas ça. Il
comprenait beaucoup plus de choses. Le dégout quand les gens la touche, la
solitude, les secrets. Il se doutait que cela n’avait pas du être facile de lui
raconter tout ça.


Mais il se doutait aussi que si elle lui racontait son
histoire, c’est qu’elle avait confiance en lui. Et cela le touchait.


Il regarda Lili qui, prostré devant lui, semblait se
souvenir de tout ce qu’elle avait vécu, comme lui quelque minutes avant. Il fit
alors quelque chose qui l’étonna lui-même. Il approcha l'adolescente, et la pris dans
ses bras. Il sentait ses sanglot et se s larmes. A sa grande surprise, elle ne
tenta pas d’échapper à son étreinte. Elle resta la à sangloter, jusqu'à ses
pleurs se calment.


Ils restèrent un moment comme ça. la jeune fille ne prononça qu’un
seul mot, à peine audible, un murmure.


_ Merci

Je ne me rends pas compte que la maindu jeune homme avait disparu des miennes, ainsi qu'il s'approche. Et là, ses bras sont autour de moi. Je me laisse faire, me retrouvant rapidement contre lui. Et je n'essaye pas de me dégager. J'ai besoin d'un lieu où chasser les souvenirs qui m'envahissent, de la tristesse et colère qui sont dans chaque cellule de mon corps. Et à ce moment là, les bras du jeune homme me semble le lieu approprié. Ce n'est que plusieurs minutes plus tard que mes pleurs cessent.
J'ouvre les yeux, qui me laisse voir que le tissu des vêtements de Marcus. Je tends l'oreille, tentant d'entendre des potentiels arrivant. Rien ne semble venir. Tranquillisée je les referme, percevant ainsi que le battement régulier de son coeur, ainsi que son parfum. Cela fait vriament du bien de parler quand même, mais cela ne va pas dire que je vais raconter cela sous tous les toits. Même le Professeur ne connait que les grandes lignes. Un mot franchit mes lèvres, véritable murmure:

Merci

Merci d'être là, et d'avoir été là il y a un mois. Et encore il y a tend de chose où grace à lui je m'éloigne du trou noir dans lequel j'étais plongé. Lentement, je me redresse ayant un peu l'impressiond 'avoir dormie pendant des heures. Mes muscles sont moulus. Je lève la tête vers celui qui a receuilli mes pleurs, ainsi que mon récit. Là je remarque ses yeux légèrement rouges. Un léger sourire vient étendre mon visage, en le voyant dans cet état. Ce n'est pas de la moquerie. C'est juste que je trouve cela pas normal. C'est à moi de pleurer, pas lui. Avec hésitation j'effleure sa joue, à quelque millimètre de son oeil.

Et ben Marcus, tu n'as pas à te mettre dans cet état là tu sais.

Ils restèrent comme ça durant quelques minutes encore. Mais
ces minutes semblèrent être une éternité pour le jeune homme. Il repensa à tout
ce qu’il avait vécu, et à ce qu’elle avait vécu. Elle avait à peine plus d’un
an de moins que lui, mais elle avait vécu des choses que la majorité des gens n’aurait
jamais à vivre.


Ses yeux s’embuèrent.


Mais plus encore que toutes les pensées parasites qui
tournoyait dans sa tête, il y avait autre chose d’encore plus fort qui lui
occupait l’esprit. C’était Lili. Il sentait son parfum, ses cheveux, son corps…
Elle.


Soudain elle leva les yeux et du voir ses yeux rougit par
les larmes. Elle tend sa main pour essuyer un larme qui coulait.


Et ben Marcus, tu n'as pas à te mettre dans cet état là tu
sais.


Marcus sourit doucement. Malgré ce qu’elle avait vécu, elle
continuait à faire comme si son histoire n’importait que peu. Il sentit sa main
sur sa joue. Il avait oublié combien c’était agréable de sentir la douceur d’une
personne que l’on apprécie. Il la laissa faire. Sa main s’attarda son visage,
puis se glissa dans ses cheveux. Il était étrangement bien, calme et serein. Il
ferma les yeux. Il n’avait plus rien à faire de ce qui pourrait advenir.

Il ne me répond pas, seules ses lèvres s'étirent dans un doux sourire. Un sourire qui enlève toute la dureté de ses traits. Alors que j'allais retirer ma main de son visage, ses paupières vont recouvrir ses prunelles si grises. Je reste un instant à le regarder, sans bouger. Sa respiration est lente, posée. Il a l'air si serein.
Quand à moi, cela m'étonne que je suis aussi dans le même état. Bon pas autant, mais presque. Je me sens dans une sécurité presque parfaite ici. Il y a personne ici, ce qui est rare. Je ferme les yeux un bref instant, pour éclairsir mes pensées. Le faire ou ne pas le faire? Là est la question.. Puis rouvrant les yeux, mes doigts longent la machoire, elle semble être taillée dans la roche. Comme beaucoup de traits de son visage. Ma main va pour aller s'égarer dans ses cheveux coupés court. Presque rasé, habitude militaire surement... Cela rape le bout de mes doigts, sans que ce soit désagréable. J'ai toujours aimé les cheveux court. Rapidement, je me suis rapprochée de lui, de son visage sauf que mon corps se bloque. Celui-ci se crispe quelques secondes, puis doucement mes lèvres viennent effleurer sa joue, proche du coin de ses lèvres.

Le contact est bref. Mais déjà je me suis éloignée. Il ouvre les yeux, alors que mes doigts s'enlève de ses cheveux. Un sourire vient éclairer mes lèvres, lorsque Marcus ouvre les yeux. Etonné, surpris.. J'en suis pas sure moi même. En tous cas, je me remets sur mes pieds. Je jette un coup d'oeil sur la fenêtre. Combien de temps s'est-il écoulé? Je n'en ai aucune idée. Un heure? Ou plus? Tous est faussé.. Mais d'un côté je n'ai pas envie que cela cesse.
Un contact sur ma main me ramène à la réalité. Je le regarde, avec un sourire fière de l'avoir destabilisé, pour une fois que j'y arrive.

Qu'est-ce qui ya?

Il sent les lèvres de Lili se poser sur sa joue .Il la
laissa faire. Elle s’attarda au coin de sa bouche.


Il ouvrit les yeux et vit la jeune fille perdu dans l’observation
du paysage par la baie vitrée. L’après midi était presque terminée maintenant,
le soleil commençait à se coucher, et le crépuscule ne tardait pas à arriver.


Il observa encore la jeune fille. Ses long cheveux blond
coulait le long de son visage, jusqu’au rein. Il remonta vers le visage de l’adolescente.
Elle semblait absorbée dans sa contemplation. Rien ne pouvait l’atteindre.


Il posa sa main sur la sienne. Elle se retourna et le regarda.
Elle avait l’air calme, comme si le secret qu’elle lui avait révélé avec enlevé
un poids considérable de sa conscience. Elle lui sourit doucement et dis


_ Qu'est-ce qui y a?


Rien, il n’y avait rien. Enfin rien de mal en tout cas. Il
se sentais bien.


Il attrapa la main de Lili et attira la jeune fille à lui.
Il posa sa main sur sa joue, et posa l’embrassa.


_ Rien, dit il, il n’y a rien.

Il ne me répond pas tous de suite. Pendant ce temps là, je l'observe. Une autre fille serait en train de se demander ce qui va se passer mainteant. Entre moi et lui. Mais là ma seule pensée est que il adviendra se qu'il devra. Sur ce genre de chose, on ne peut pas planifier.
Lentement, il tire sur mon bras. Je ne résiste pas, et bientôt je me retrouve au même endroit que il y a quelques instants. Dans un sourire tendre, je le regarde poser ma main sur sa joue. Puis ses lèvres viennent l'embrasser. Je ne bouge pas, puis délicatement je reprends possession de ma main.
Je rejette un regard au dehors. Le soleil commence à disparaitre derrière les arbres. C'est déjà la fin? Tout est passer trop vite. Alors que lorsque je m'isole dans ma chambre durant toute une journée, le temps passe si lentement. Comme si tous était au ralentis. Sauf que aujourd'hui, c'est le contraire. Je soupire, puis m'accroupis. Je me retrouve ainsi à la même hauteur que Marcus qui n'a pas bougé.

Dis. Que pense-tu faire maintenant?

Car oui, l'après midi qui touche à sa fin, veut dire l'heure des séparation. Et cela ne m'étonnerai pas qu'il veuille rentrer. Ou même je ne suis sure de rien. Maintenant que j'y pense, qu'est ce que je pourrai faire après? L'envie de retourner retrouvers mes rêves ne me tente pas. Un frisson me parcourt en y pensant. Non, si on sépare j'irai me promener dans la fôret. Pour sortir mon autre moitiée, et voir si je suis capable de garder le contrôle. Surtout que cela fait longtemps que je n'ai pas muter, depuis l'accident avec Effie.. Même si d'un côté je n'ai pas envie que cela se termine. Ne suis-je pas un peu égoïste?

Leur baiser se prolonge. Puis Lili s’écarte du jeune homme
et regarda dehors. Il fit de même et se rendit compte que le soleil avait
depuis longtemps disparu derrière la cime des arbres ; et il ne restait
qu'une lueur orangée qui filtrait au loin à travers l'épaisseur de la forêt. Il
était arrivé ici il y avais presque six heures, et il n'avait pas vu le temps
passer. Cet après midi s'était écoulée plus rapidement qu'il aurait pus le
penser. Mais il n'avait pas envie de partir. Il n'avait pas envie de partir
sans elle en fait.


Elle devait penser la même chose car elle dit :


_ Dis. Que penses-tu faire maintenant ?


Il n'en savait rien à vrai dire. Il n'avait pas envie de la
quitter, mais après elle voulait peut être s'isoler un peu elle. Il répondit
donc avec la phrase neutre par excellence.*


_ Je ne sais pas, tu avais une idée en tête ?


Lili regarda par la baie vitrée, vers la foret. Elle resta
ainsi un moment et se retourna lentement vers Marcus. Elle dit doucement :



_ J'ai bien une idée, mais on ne peut pas trop le faire ici.
Aller, lève toi, on va aller dans les bois.


Interloqué, le jeune homme se leva et suivit l'adolescente
le mener vers la forêt.