Reprise de conscience [Pv Effie]

Il fait sombre aujourd'hui. Alors qu'il n'est pas tard, à peine quatres heures de l'après midi. Lili traine en marchant tranquillement au abord de l'Institut. La capuche ramenée sur sa tête, protégeant son visage des bourrasques du vent qui fait bouger les arbres. Trop plongée dans ses pensées à peser le pour et le contre, elle percute quelqu'un. Sans lui jeter un regard, elle murmure un vague pardon, puis décide d'aller se réfugier dans les bois.

Cela fait plusieurs jours qu'une idée lui chatouille l'esprit, depuis qu'elle est allée à la bibliothèque. Sa métamorphe. D'après ses souvenirs de Marseille, elle se souvient seulement d'une envie de sang, de meutre... Mais aussi une puissance grisante.Et quand elle est chienne, cela lui permet de penser à rien. N'avoir que la pensée animale. Pour l'instant. Quand elle revient à la réalité, Lili se rend compte qu'elle s'est enfoncée tellement dans les bois que ce dernier est remplacé par la forêt. Les arbres sont maintenant grands, imposant et austères. Sans aucune trace de vie humaine. La jeune fille regarde autour d'elle, puis sort sa lame de rasoir. Elle la regarde un moment briller doucement, puis retrousse sa manche posant le metal sur sa peau nue. Un frisson traverse son échine.

Lentement elle va vers un arbre, retire ses vêtements qu'elle pose sur une branches, puis d'un coup sec, elle s'entaille la peau de son avant bras. Elle regarde un instant le sang couler le long de son bras. les paroles du Professeur lui revient, qu'elle chasse rapidement. Il n'y a personne, donc personne sera blessé. Elle recueille sur sa langue le liquide carmin, et déjà une douce chaleur l'envahit. Elle s'enfonce dans le puit noir qu'est la conscience du pitt bull.

Lentement la chienne commence à faire demi-tour. Mais après avoir fais quelques mètres une odeur s'insinue dans ses narines. Humaine et délicieuse. Elle s'arrête net, puis se secoue, comme si elle sortait d'un long sommeil, ce qui est le cas. Mais elle chasse surtout toutes pensées humaines. Pensées parasites. Elle se tourne vers la source de l'odeur, et là elle la distingue. Cette jeune fille qu'elle voit en noir est blanc. L'odeur lui est pas étrangère, elle l'a déjà rencontré. Il y a deux ou trois ans. Les souvenirs ne viennent pas. Elle veut laisser tomber mais une autre voix la pousse. L'Autre. L'autre faible.

Enfin cela lui revient. L'homme qui la vu et qu'elle lui a arraché deux doigts. La chienne se lèche les babines à ce souvenir. L'odeur et le goût du sang, les cris de douleurs. Ces derniers sont comme une mélodie. Une mélodie de la mort. Mais la colère la prend aux tripes. Cet homme.. Il lui a fait du mal, à l'Autre. Alors cela veut dire que la fille aussi peut lui faire du mal? L'Autre commence à parler dans sa tête, mais la chienne la repousse. L'Autre retombe dans l'oubli. Et la colère prend prend toute la place.

Ses babines se retroussent dans un grondement menacant. Elle se met à avancer, ses pattes foulant l'herbe humide, presque sans bruit. Plus que quelques mètres, même pas. Elle n'a qu'a bondir, et ses crocs rencontrèrent sans problème son cou tendre. L'humaine est faible. La chienne est forte et sauvage. Elle bondit, ses pattes puissantes la propulsant en avant, ses crocs cherchant le bras de l'humaine.



[HRP: Je sais pas si sa va.]

Effie avait compris bien trop tard que suivre son amie était une erreur. Mais que faire à présent que la chienne l'avait repérée ? Lili et elle n'avait jamais vraiment parlé de leurs métamorphoses, mais une rumeur courait selon laquelle la jeune fille n'avait pas atteint la supranoïa et qu'elle restait dangereuse sous sa forme animale. Effie n'avait aucune envie d'être la victime confirmant les rumeurs aussi tenta-t'elle de reculer doucement afin de s'accorder un peu de distance... Son cerveau tournait à plein régime, devait-elle s'enfuir en courant ? Ou au contraire se transformer et affronter le pitbull ? Cette solution était sûrement la moins raisonnable, Effie se dit qu'elle perdrait ainsi toute chance que son amie la reconnaisse. Que faire alors ?

Malheureusement, le canidé ne lui laissa pas plus de temps, il s'élança vers elle. Instinctivement, elle tenta de l'esquiver mais les crocs eurent le temps de pénétrer la chair. L'adolescente retint un cri de douleur et serra les dents avant de frapper Lili aux flancs et de se dégager. Sans plus attendre, elle se mit à courir. A chaque pas, la douleur se faisait plus intense mais sa raison lui empêcha de regarder son bras droit : cela ne ferait qu'augmenter sa panique. Effie continuait à courir sans oser se retourner pour voir si elle la suivait. Elle aurait voulu évaluer la distance avec l'orée de la forêt mais son esprit semblait étrangement embrouillée. Se dirigeait-elle au moins dans la bonne direction ?

Il lui fut bientôt impossible de penser à autre chose qu'à fuir, ses jambes la portait mécaniquement mais elle était entrée dans une sorte de léthargie et ne sentait pratiquement plus son bras... seules des gouttes roulant le long de son coude, de sang devinait-elle, lui rappelait sa présence. La sueur faisait luire son front. Heureusement, elle aperçut bientôt une lumière à une dizaine de mètres : le territoire de l'Institut, la sortie de la forêt. Seulement, pour l'atteindre, il aurait encore fallut que ses jambes puisse la soutenir, ce qui n'était pas le cas : elle tomba au sol et ne trouva plus la force de se relever.

C'est avec satisfaction que les crocs de la chienne se referment autour du bras, et se logent dans la chair. Sans difficulté. Le goût du sang explose dans sa gueule. Mais elle n'a pas la joie d'entendre le cri de douleur de l'humaine, ses cris de peur. Déjà elle la frappe aux flancs. Malgré son apparence faible, la fille frappe fort. La pitbull la lache, libérant un couinement. Précipitament, l'humaine fait demi-tour et se met à fuir. La chienne regarde un moment ses flancs avant de pousser un grondement de colère. Cette bipède a osé la taper?! Elle, une chienne d'attaque qui pourrait réduire ses os en pièces! Non, elle n'a pas le droit. Sans perdre une seconde de plus, elle fait un bond en avant.

La voix de l'Autre refait surface. Essayant de prendre le contrôle. Hurlant que cette chasse s'arrête. Mais la chienne la repousse. La chasse se terminerai bientôt.. Mais que quand le coeur de la fille sera silencieux. Ignorant l'Autre, elle inspire à plein poumons. L'odeur de sang, elle trace une trace net. Chaque goutte de sang qui tombe sur le sol forme un chemin. Comme le Petit Poucet qui sème ses cailloux blancs.. Le vent lui apporte d'autres odeurs, la peur de sa proie mais aussi l'odeur de l'Institut. Vite elle doit rattraper l'humaine avant qu'elle n'arrive là-bas.

Mais, es-que c'est elle qui est allongée sur le sol? Oui, c'est elle, avec ses yeuc écarquillés par la peur. La chienne ralentit, et s'arrête au côté de la fille. Ses babines découvrent ses crocs, elle est prête à mordre, ses pattes posées sur la poitrine de sa proie. Empêchant toute tentative de fuite. Stop!! L'Autre? C'est Effie, une amie. Pas un ennemie, ni une proie. La chienne papillonne des yeux, et recule secouant la tête. Non elle ne doit pas prendre le controle. La phrase se répète, inlassablement, l'endormant. Laissant le contrôle, et l'Autre n'hésite pas.